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La vanlife d'Héloïse et Marine : de la Normandie à la Californie !
« Nous avons quitté la France pour mieux apprendre à l’aimer »
Leur vanlife, c’est l’indépendance (toujours), la liberté (bien sûr), l’Océan et le soleil aussi.
Après avoir quitté leur Normandie natale pour une brillante carrière à la capitale, Héloïse et Marine ont tout plaqué pour vivre leur rêve américain en Californie. Ce jeune couple au dynamisme très communicatif fait partie de cette génération qui veut vivre sans faire de concession sur sa liberté.
Depuis cinq ans, ces entrepreneuses aventurières vivent dans leur van aménagé et sont à la tête d’un établissement de bord de plage au concept très original : un bar à eaux !
Outre la dégustation d’eaux en provenance des quatre coins du globe, Marine gère la partie restauration où il est possible d’y trouver nos classiques culinaires bien français !
Laissez-les vous emporter avec elles sur leur route californienne !
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Héloïse : Marine et moi-même venons d’une petite ville de Haute-Normandie appelée Saint-Valery en Caux. Nous nous sommes rencontrées en classe de seconde et nous ne nous sommes jamais quittées.
Après notre baccalauréat, à 17 ans, nous avons filé à Paris, qui était une ville qui nous attirait beaucoup. Héloïse a fait une classe préparatoire puis un master en business international à l’ESCP avant de rejoindre un cabinet de consulting réputé dans la capitale. Quant à moi, j’ai fait l’Ecole des Beaux-Arts avant de travailler au sein d’une galerie d’Art du VIIIe arrondissement pendant un an. Toutefois, si j’étais passionnée par la pratique artistique, c’était un domaine qui ne me plaisait pas vraiment sur le plan professionnel. Je me suis donc reconverti vers mon autre grande passion : la cuisine. Je suis retournée à l’école pour faire un CAP puis un Bac Pro que j’ai eu la chance de faire en alternance au sein d’un restaurant étoilé. J’ai ensuite travaillé dans ce même établissement pendant deux ans et demi où j’ai grimpé les échelons.
Comment décririez-vous votre énergie de couple ?
Marine : On aime à penser que nous sommes en quelque sorte le Ying et le Yang. Beaucoup de choses nous opposent, nos passions, nos métiers et même nos caractères respectifs. Héloïse est une personne très rationnelle, cartésienne et qui éprouve un véritable besoin de tout planifier à l’avance. Tandis que moi, j’ai besoin d’avoir de la liberté, de l’espace dédié à l’imprévu et la surprise. Nous sommes complémentaires, on apprend beaucoup l’une de l’autre.
Héloïse : Nous avons aussi des points communs, il ne faut pas croire ! (rires) La liberté, les voyages, les découvertes… Cela a toujours fait partie de notre vie.
C’est-à-dire ?
Marine : Lorsque nous étions plus jeunes, nous venions de familles qui n’avaient pas nécessairement les moyens de nous emmener en vacances, et encore moins en hôtel avec piscine. Nous avions donc beaucoup baigné dans cette culture de la proximité, de découvrir des endroits formidables à deux pas de chez nous.
Dès que Marine et moi étions un peu autonome, nous partions souvent les étés en bivouac avec seulement un sac à dos, une tente et quelques ustensiles de cuisine. Je me souviens aussi que nous faisions beaucoup de stop… si nos parents savaient ça ! (rires) Nous étions de vraies baroudeuses, ce sont des expériences qui nous ont beaucoup lié et qui ont fait de nous les personnes que nous sommes aujourd’hui !
Comment la vanlife est-elle arrivée dans vos vies ?
Marine : Pour célébrer nos 10 ans de couple, nous avions décidé de nous offrir un voyage en Nouvelle-Zélande. On y avait loué un van tout équipé pour 15 jours, le temps de vadrouiller un peu partout avec et de découvrir des endroits très sympa. Il faut savoir que c’est très facile de louer un fourgon aménagé là-bas, ça se fait beaucoup !
Pour nous, la location d’un fourgon a été une révélation. Nous avions notre petit cocon à nous deux, que l’on pouvait déplacer quand on voulait et quasiment où on le souhaitait.
Quelques temps après être revenues à Paris, nous avions voulu acheter un van nous aussi. C’était en 2012. Nous avions trouvé un Trafic 2006 que nous avions acheté pour 8000€, plus 2500€ pour l’aménagement.
Naturellement, comme nous ne pouvions pas faire les travaux sur le véhicule à Paris, nous l’avions entreposé chez les parents de Marine, en Normandie.
Héloïse : On a mis trois mois pour faire le plus gros de l’aménagement. On a tout fait de A à Z. On a fait un mois de recherches pour trouver toutes les infos, et à apprendre par nous-même comment faire l’installation en eau, comment faire un schéma électrique avec les deux systèmes de voltage 230V et 12V. On a tout trouvé sur des forums, des groupes Facebook, Youtube… on a passé beaucoup de temps devant les écrans. Tout aurait été beaucoup plus simple si Heode.fr avait existé à l’époque ! (rire).
On y était tous les jours de 8h du matin à 20h du soir. Le père de Marine, qui est électricien de métier nous avait énormément aidé pour l’aménagement. Il travaillait presque plus que nous dessus puisque Marine et moi devions nous relayer pour rentrer à Paris travailler (rires).
Une fois l’aménagement réalisé, nous partions en vacances avec. D’abord dans des coins proches de chez nous comme la Bretagne, le Pays Basque où nous avons des amis qui ont fui la capitale et que nous essayions de retrouver quand on le pouvait.
Puis nous partions de plus en plus loin, comme en Espagne, Italie, Ecosse, mais aussi en Turquie et en Grèce. Nous voulions vraiment partir de plus en plus loin. C’était un besoin.
Vous avez quitté Paris pour vivre votre rêve américain, pouvez-vous nous expliquer la raison de ce changement de vie ?
Marine : Pourquoi à ce moment-là ? Héloïse et moi étions au sommet de notre carrière, avec de belles perspectives d’évolution. J’étais en voie de devenir sous-cheffe du restaurant étoilé pour lequel je travaillais, et Héloïse venait juste d’obtenir une promotion. Mais pour nous c’était paradoxalement le moment où nous ressentions plus que jamais le besoin de tout lâcher et vivre autre chose. Et c’est ce qu’on a fait. Pour aller où ? Nous nous étions toujours promis que nous partirons un jour en Californie qui est une partie des États-Unis qui nous a toujours fasciné pour son progressisme, sa qualité de vie et ses paysages incroyables. Grâce aux compétences d’Héloïse en business et les miennes en restauration, nous avions beaucoup réfléchi à un projet de bar/restaurant avec un concept plutôt original : un bar à eaux avec une partie restauration française. Nous avions fait beaucoup d’économies pour ce projet en plus d’un héritage que j’avais reçu peu de temps avant.
Comment s’est passé cette transition ?
Marine : Le déclic a opéré en raison d’un événement tragique fin 2015. Deux employés de l’agence où travaillait Héloïse se sont suicidés à quelques semaines d’intervalle à cause d’une surcharge de travail qui avait pris le pas sur leurs vies personnelles. Cet événement avait entrainé une véritable remise en question existentielle sur le sens de la vie. Est-ce que nous devions être condamnées à travailler pour vivre dans une ville écrasante ? Le mois qui avait suivi, nous avions donné notre démission, mis notre appartement en vente, ainsi que notre van puis nous sommes parties à San Francisco dès la réception de nos visas.
Sur place nous avions racheté un van à un particulier entièrement aménagé auquel nous avions seulement apporté quelques touches personnelles puis nous avions entamé les démarches nécessaires pour louer les locaux pour le bar et monter notre business à San Diego. Tout s’est fait très vite aussi parce que je pense que nous avions rencontré les bonnes personnes au bon moment. Les californiens sont vraiment incroyables, nous nous sommes assez rapidement faits de supers amis.
Comment aviez-vous trouvé votre nouveau rythme de vie ?
Héloïse : Le bar marchait très bien toute l’année durant, avant la pandémie. Nous avons installé notre van sur le petit terrain attenant les locaux du bar. On arrive maintenant à avoir beaucoup plus de temps pour nous puisqu’on commence à déléguer de plus en plus de choses à notre personnel qui assure ! On en profite pour bouger avec notre van quand on le peut, non seulement sur la côte californienne, mais aussi dans d’autres États comme le Nevada et l’Arizona.
De plus, Marine anime chaque semaine des ateliers de poterie au sein d’un centre d’accueil de jour pour enfants en situation de handicap à San Diego. Elle leur apprend même quelques mots de français, comme les chiffres et les couleurs ! (rires)
Et la France dans tout ça ?
Héloïse : Je pense que nous nous considérons un peu comme des ambassadrices de la France. Nos habitués, notre voisinage et nos amis nous appelle amicalement les « Frenchies » (rire). On adore partager la culture française (surtout normande) auprès des américains qui en sont vraiment fans. Nous avons aussi réussi à nous faire accepter et à trouver notre place où on en apprend tous les jours davantage.
Marine : Je pense aussi que le fait que nous ayons quitté notre pays d’origine nous permet paradoxalement de l’apprécier davantage, mais d’une autre manière. Et puis, la technologie nous permet aussi de rester en contact avec nos proches et de ne pas perdre le fil !
Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
Marine : De continuer dans cette dynamique. Nous avons enfin trouvé notre chez-nous à toutes les deux. Nous réfléchissons même – pourquoi pas – à l’élargir à trois prochainement !